Rencontre glaciale

La chaleur pesait sur les épaules des habitants. Malgré cela, Yvone s’était autorisé sa première sortie. Arrivée, la veille, elle s’était décidée à découvrir la ville dans plus de détails. Le parc l’avait attirée. L’envie d’un peu d’ombre l’y avait poussé car le soleil haut dans le ciel ne cessait d'accabler la tête de notre petite française. Heureusement, un chapeau large trônait au sommet de son crâne. Une main posée dessus, elle appuyait fortement sur le bout de tissus afin qu'il ne puisse s'envoler. Idée saugrenue que voilà n'est ce pas? Le geste plus nerveux qu’utile, elle le gardait enfoncé sur ses longs cheveux noirs dégoulinant le long de ses joues rougie par la chaleur. Même sa petite ville d’Aix en Provence n’atteignait pas ses sommets de chaleur. La douceur apportée par la mer leur offrait un air plus respirable. Trêve d’information météorologique car dans la quiétude du lieu, un petit cris étouffé venait de raisonner entre les rires des enfants. Yvone n'avait mit qu'un pied dans le parc, qu'elle avait été accueillie. Quel meilleur accueil que celui de nos compagnons à quatre pattes? La bête la langue pendante, la queue battant l'air et la gueule ouverte avait accourue sur une Yvone tenant un cornet de glace.
Les mains se tendirent vers l’avant pour pousser la créature et offrir aux crocs un repas glacial. Pourtant deux pattes se posèrent lourdement sur la poitrine de notre héroïne. Sous le coup, Yvone, loin d’être sportive, ouvrit de gros yeux ronds. Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds avant que le ciel n'apparaisse dans son champ de vision. Pourquoi était-il là ? Avait il bougé entre temps ? Illogique !

Un choc violent dans le dos la ramena sur terre en même temps qu’elle sentait une douleur remonter en vague le long de son échine. Le souffle momentanément coupé, elle ne savait plus comment réagir. Le chien maintenant sur elle, lui léchait avec allégresse le visage alors qu’elle essayait de reprendre son souffle. Les pattes sur sa chemise bleu jean, la maintenait au sol plus par la peur qu’elles pouvaient évoquer dans l’esprit de la jeune française que par la réelle lourdeur de la bête.

Et diantre ! La glace ! Douceur sucrée ! Le cornet avait volé dans les airs pour venir s’écraser lamentablement sur le décolleté d’une jeune demoiselle. C’était plus ou moins une douche froide pour cette inconnue ce trouvant au mauvais moment, au mauvais endroit. Il fallait qu’elle croise la jeune Aixoise à cet instant précis et particulièrement humiliant. Qu’importe, ce n’était certainement pas le premier ni même le dernier ! Yvone loin d’avoir remarquée la présence d’un humain, semblait totalement figée. Les mains contre le poitrail du monstre, elle le maintenait à une distance raisonnable sans pour autant parvenir à lui éviter les coups de langue répétitifs. Les fines lèvres se pincèrent pour éviter que la bête ne lui offre son premier baiser ! Tournant la tête sur le coté, elle espérait éviter de se faire mordre. C’était sa première rencontre avec un être vivant dans cette ville ! Un honneur !

Mais quand était-il de cette pauvre bête assoiffée d’affection ? Le poil long, surement brun d’origine, était maintenant couvert de boue. L’œil vif et malicieux, il fixait la bouille de plus en plus rouge de sa compagne de jeune malgré elle. La queue battait l’air dans un signe de sympathie. Dégoulinant de bave, il en offrait avec bon cœur à la chemise d’Yvone qui tentait tant bien que mal à repousser le chien.

[HJ: désolée du temps de réponse. Je suis en révision ^^"]


Lévi? C'était comme ça que le monstre se prénommait! Cette chose monstrueuse était à quelqu'un. Lorsqu'enfin le poids s'évanouit dans la nature, Yvone inspira profondément. C'était comme si soudain on lui libérait les poumons d'une violente étreinte.

Yvone passa sur son visage le dos de sa main. Dans le but de retirer toute la bave ou de remettre en ordre son visage rouge, elle frotta sa peau. Les mots de la demoiselle blonde quand bien même entendus ne furent pas réellement enregistrés par le cerveau sous le choc de la petite brunette. Les fesses toujours au sol, elle eu une petite grimace de douleur. Surement que cette sensation désagréable, lui remit les idées en place. Le temps qu'elle papillonne du regard, elle ressentie les paroles comme un écho raisonnant dans l'esprit de la jeune fille. D'abord les yeux se posèrent sur les jambes de son interlocuteur. Lentement elle remonta la tête en même temps que son regard. Longeant le corps de le blonde, elle arriva sur le haut totalement ...salie par SA glace. La bouche s'ouvrit en grand sous le choc. Mon Dieu! Sa glace avait tachée sa sauveuse! Quel monstre elle faisait!

Ouvrant et fermant la bouche, elle ne pût laisser un seul mot sortir. C'était comme si les mots étaient restés coincés sous le choc! Posa une main au sol derrière elle, elle se releva rapidement, les mains venant lisser son jean. Le visage déjà rouge ne fit que croire dans ce sens. Elle ne savait plus quoi dire. A part bafouiller quelques mots en français, réflexe conditionné par son origine,elle ne savait plus que faire. Rapidement dépassée, elle passa une main dans ses cheveux. La aussi, la bête avait été généreuse en bave. Finalement, quelque chose sortie de ce chaos, une espèce de phrase mal prononcé, à l'accent à couper au ciseaux.

" Je suis désolée. Je ne vous avez pas vu. "

Le doigt pointa la glace alors qu'elle venait maladroitement retirer le tout de la poitrine de la demoiselle. Ne réalisant pas vraiment encore ou elle posait les mains, elle s'attelait à réparer sa bêtise. Soudain, se fut comme un éclair de lucidité. Elle recula rapidement, le rouge aux joues déjà intense ne fit que croitre. Plaçant les mains dans son dos, elle se racla la gorge posant son regard sur le bout de ses chaussures. Elle allait avoir une drôle de réputation dés son arrivée. Elle ne savait plus vraiment quoi faire hormis regarder ses pieds,se mordiller la lèvre inférieure. Voilà que sa première autre rencontre ne se déroulait pas vraiment comment elle l'avait prévue. Elle avait envisagé divers scénario mais pas celui ci. Que faire à part bafouiller de nouveau quelques maladroites excuses?